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Publiée le 14/12/16 à 19h50

L’humanisme, courant philosophique qui s’est imposé en Occident à la Renaissance, a centré son propos sur la valeur intrinsèque de l’individu humain, être libre et autonome, maître de son destin. Il a introduit en même temps une conception fortement dualiste des relations entre les humains et la nature, en particulier la nature vivante. Régie par des lois déterministes, immuables, cette nature avait au mieux une valeur instrumentale, voire était porteuse de valeurs négatives si l’homme ne parvenait pas à la maîtriser au service de son projet.
La fin du 18ème siècle et surtout le 19ème siècle ont marqué un tournant, avec, d’une part, la reconnaissance progressive de « valeurs de la nature » (Rousseau et les romantiques, les impressionnistes…) et, d’autre part, les apports de la science (théorie de l’évolution, écologie, étude des comportements animaux…) qui ont fortement remis en cause les fondements de ce dualisme. S’y est ajouté au 20ème siècle l’essor de l’ethnologie, qui a montré le caractère très particulier, dans l’espace et dans le temps, de cette « cosmologie » des êtres vivants.
Faut-il renoncer à l’humanisme et parler de « post-humanisme » ? Ne faut-il pas plutôt élargir, comme il l’a déjà fait à plusieurs reprises, le domaine des êtres concernés par cet humanisme et englober l’ensemble de la biosphère comme une communauté d’histoire et de destin ?
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