La place des EMR face aux enjeux énergétiques et climatiques
Après avoir balayé les différentes filières EMR et leur degré de maturité en France et ailleurs, passons à une nouvelle cartographie pour justifier l'intérêt d'investir le développement de ces nouvelles technologies, alors même que d'autres solutions plus matures et plus compétitives sont disponibles aujourd'hui à terre.
Pour cela ,il semble utile de revenir même rapidement aux fondamentaux et enjeux majeurs du domaine de l'énergie, à savoir :
La dépendance des pays consommateurs aux énergies fossiles, et à leur probable renchérissement dans les prochaines décennies, faisant référence à un enjeu de maîtrise d'approvisionnement et des coûts de l'énergie produite
Le risque climatique, aujourd'hui avéré, et qui nécessite des politiques volontaristes afin de répondre à l'objectif de division par 2 des émissions mondiales de GES à horizon 2050 par rapport à ceux de 1990 ; c'est le sens de la COP21 et des politiques qui devront s'accentuer dans les prochaines années, souhaitons-le pour les générations futures et le bien commun de l'humanité.
La partie gauche de la cartographie fait état de repères relativement consensuels, si cela est possible lorsqu'on parle de nucléaire par exemple, concernant les leviers d'atténuation et surtout leur poids relatif pour résoudre l'équation climatique de notre siècle.
Comme vous pouvez le constater, les ENR occupent une place de premier plan, à hauteur d'au moins 20% de l'effort global à consentir.
Ce chiffre pourrait même monter en flèche, dans le cas d'un revirement majeur opéré sur d'autres leviers d'atténuation, à l'instar du nucléaire. Le problème majeur à cet égard pourrait venir de la capture et séquestration du CO2, dont on attend énormément, mais qui prend du retard et fait état de nombreuses incertitudes, notamment sur la maîtrise du stockage de long terme.
Même avec cette hypothèse basse d'une contribution de 20% des ENR à la baisse des émissions des GES à long terme, les estimations montrent toutes, - et sans nuance - le fait suivant : le cumul des filières matures et faisant actuellement l'objet d'investissements majeurs, - hydraulique de barrage, éolien terrestre, et solaire PV - ne suffira pas pour atteindre cet objectif à l'horizon 2050.
Ainsi, il devient d'une absolue nécessité de pouvoir compter au plus vite sur d'autres sources d'énergie primaire renouvelables..
Au sein des filières émergentes, les Energies Marines Renouvelables font clairement référence aux filières dont les potentiels de développement sont les plus importants au niveau mondial au côté des technologies solaires.
A ceci, il semble opportun d'ajouter le potentiel industriel que peut représenter ces nouvelles énergies, en particulier en Europe, compte tenu de la ressource abondante et de la consolidation qui est en train de se structurer sur les ENR les plus avancées.
Fondamental
Ainsi, nous répondons simplement à la question de « Pourquoi les EMR ? » par : « parce que nous ne pouvons-nous en passer », à la fois :
Pour répondre aux enjeux énergétiques et climatiques localement et mondialement.
Pour actionner le développement industriel de nouvelles filières à fort potentiel d'exportation. Sur ce dernier point, certains pays, comme la France, considèrent avec autant d'importance le potentiel industriel et le potentiel énergétique des filières EMR au sein de leur politique et stratégie de filières.