Nucléaire : un enjeu économique non négligeable
Au-delà de ces deux enjeux majeurs, l'enjeu économique est loin d'être négligeable pour les industriels français engagés dans la production d'électricité d'origine nucléaire, ce que l'actualité récente a largement souligné, en faisant part des difficultés financières d'EDF comme d'AREVA. |  |
L'enjeu économique se pose toutefois de manière différente pour ces deux industriels, compte tenu des différents métiers qui sont les leurs :
EDF est l'exploitant des 58 réacteurs composant le parc nucléaire français. A ce titre, l'enjeu économique est indissociable du taux de disponibilité des réacteurs, lui-même en lien avec la durée des arrêts de tranche, au cours desquels les grosses opérations de maintenance sont réalisées. Les 58 tranches ayant été construites et mises en service sur une période de temps relativement courte, comme nous l'avons vu en première partie, la question du renouvellement du parc se pose clairement.
En 2011, EDF a décidé de lancer une vaste opération nommée « grand carénage », visant à prolonger la durée de vie des centrales au-delà des 40 ans initialement prévus, pour un coût estimé à 55 milliards d'années d'ici 2025. Il s'agit pour ce faire d'effectuer des travaux très conséquents d'entretien et de renouvellement de gros équipements (tels que les générateurs de vapeur, turbines ou échangeurs...).
Précisons que la France n'est pas la seule à lancer des opérations de ce genre : les Etats-Unis, la Suisse, la Suède, la République tchèque, la Belgique ou encore la Grande-Bretagne ont eux aussi ouvert de vastes chantiers. Le grand carénage devra permettre d'augmenter encore le niveau de sûreté des réacteurs, en intégrant en particulier des mesures issues des leçons de l'accident de Fukushima.
Outre cette opération, EDF est engagé, aux cotés d'AREVA, dans la construction d'un réacteur de 3ème génération, l'EPR.
