Evolution structurelle d'échelles
Un modèle centralisé et unidirectionnel
Le modèle de développement de l'énergie, en France comme dans quasiment tous les pays, a été conduit à une échelle nationale, tant au niveau politique et économique que technologique.
C'est bien une volonté politique, essentiellement guidée par la volonté d'indépendance énergétique, qui a par exemple guidé le développement de la filière nucléaire dans les années 70.
En termes de structuration technologique, le système énergétique a été construit sur la base de centrales de production à énergies fossiles, de réseaux de transport et distribution vers des consommateurs.
Dans ce schéma, les flux sont unidirectionnels.
Les énergies renouvelables : un autre type de modèle
Les énergies renouvelables présentent, quant à elles, quelques caractéristiques clés qui imposent de repenser le modèle :
Tout d'abord, quelle que soit la source d'énergie renouvelable, sa densité énergétique, qui représente l'énergie par unité de volume, ou par unité de surface mobilisée, est très faible comparée aux énergies fossiles.
D'autre part, ce sont des sources diffuses, présentes de façon répartie et non concentrées dans un stock en une zone géographique limitée.
Première conséquence de ces deux caractéristiques : elles sont disponibles partout. Deuxième conséquence : leur transport sur de longues distances, pour certaines d'entre elles, n'a pas de sens, si on tient compte des pertes de transport.
A partir de là, il se dessine un modèle dans lequel les productions d'énergies sont beaucoup plus réparties sur le territoire, ce qui rapproche également géographiquement la production de la consommation.
Une autre caractéristique importante porte sur l'intermittence de certaines énergies renouvelables spécifiques, comme l'éolien ou le solaire. Nous reviendrons sur ce point dans le module 4_2..
L'évolution du système énergétique intégrant de plus en plus d'énergies renouvelables sera donc technologiquement accompagné par un ajustement d'échelle allant vers une échelle plus locale et régionale.
En France, ce changement d'échelle est également présent dans les textes législatifs. |
Tant la loi de « Transition Energétique et Croissance Verte du 17 août 2015 »
que la « loi MAPTAM (Modernisation de l'Action Publique Territoriale et d'Affirmation des Métropoles du 27 janvier 2014) »
que la « loi NOTRe (portant Nouvelle Organisation Territoriale de la République du 7 août 2015) »
vont toutes trois dans le sens d'une affirmation de l'échelle régionale.
La loi MAPTAM mentionne notamment explicitement que : relèveront en premier lieu des Régions :
L'aménagement et le développement durable du territoire ;
La protection de la biodiversité, le climat, la qualité de l'air et l'énergie.