Les limites du mode de développement actuel
Nous avons rappelé précédemment que les deux limites du mode de développement actuel sont d'une part les réserves fossiles limitées et d'autres part les émissions carbone qui engendrent dans un schéma tendanciel des risques majeurs de changement climatique dont personne aujourd'hui ne saurait évaluer précisément les conséquences.
Le stock limité de ressources fossiles
En termes de temps caractéristiques, les réserves prouvées pour les différentes ressources fossiles sont de l'ordre de 40 à 50 ans pour le pétrole, le gaz et l'uranium et de l'ordre de 150 ans pour le charbon.
La piste de la fusion nucléaire qui sera explorée dans le projet ITER est planifiée pour fournir les premiers résultats de faisabilité en 2035, les travaux ayant débuté en 2006. De plus, ITER étant une installation expérimentale elle ne fonctionnera pas de manière continue et l'énergie produite ne sera pas convertie en électricité. L'étape de production électrique sera réalisée par l'installation qui lui succédera.
Ce projet international ne pourra donc raisonnablement pas apporter de solution robuste et éprouvée avant le dernier quart du siècle, au mieux.
Le changement climatique
Concernant les risques climatiques associés aux émissions de carbone essentiellement liées à l'énergie fossile utilisée, les différents scenarios élaborés par le GIEC (Groupement International des Experts du Changement Climatique) montrent que, pour une évolution tendancielle de notre modèle de développement, nos émissions carbone passeraient d'environ 7 Giga tonnes (10 puissance 9) / an à 14 Gt/an en 2050 ce qui conduirait à un impact immense sur le climat.
Si personne ne sait prédire exactement les conséquences climatiques de tels taux de carbone dans l'atmosphère, il n'en est pas moins certain que les conditions de vie sur terre seraient extrêmement sévères : montée des eaux, phénomènes climatiques de plus en plus violents et fréquents...
C'est face à ces risques majeurs que la France et d'autres pays se sont engagés à réduire leurs émissions d'un facteur 4 d'ici 2050.